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ça n'engage que moi un regard sur l'ecole, par luc cédelle, journaliste sinon rien? en préambule de ce blog, ouvert en mars 2008, a longtemps figuré un petit texte intitulé « zéro faute, sinon rien » (non, il n'y a pas de "s", j'ai vérifié) qui m'a valu bien des commentaires acrimonieux. certains m'ont traité de « fanatique » parce que j'y affirmais que les écarts flagrants et répétés vis-à-vis de l'orthographe étaient inacceptables venant d'enseignants. a l'époque, j'étais resté particulièrement choqué par un forum d'enseignants (aujourd'hui fermé) où s'exhibaient sans complexes les échanges les plus discordants avec les règles de la langue française. dans mon texte, j'avertissais que « sauf faute de frappe ou distraction évidente, toute contribution comportant des fautes de français sera renvoyée à son auteur ». je ne l'ai jamais fait. d'abord, parce que la plupart des commentaires sur ce blog étaient de bonne tenue. quant aux exceptions, il était plus simple de corriger un commentaire intéressant avant de le valider. parallèlement, il faut bien constater le problème des fautes de français (je sais, pédagogiquement, il faudrait dire «erreurs », mais je ne suis pas ici un maître devant sa classe) chez les enseignants n'a cessé de s'aggraver. certains, bien qu'ils se sachent fragiles sur ce point, tiennent même des blogs qu'ils ne font jamais corriger. c'est pourquoi je ne les cite jamais. contrairement à ce que prétendent les (vrais) intégristes de l'orthographe, le respect de celle-ci ne garantit pas l'intelligence ni même la simple logique d'un propos. et à l'inverse, certaines personnes très intelligentes peuvent souffrir de dysorthographie. l'orthographe – au sens large, celui du respect des règles - n'est qu'un indice de la maîtrise de la langue. une maîtrise qui doit être recherchée par et pour tous. ecrivez-moi articles récents du mythe des chars russes à la célébration de poutine : le grand retournement de l’extrême droite faut-il cacher son « je » ? hors contrat: le changement de pied de jean-michel blanquer trois jours en automne ou la passion du métier un petit complément au débat sur ashoka archives avril 2018 février 2018 octobre 2017 septembre 2017 août 2017 février 2017 janvier 2017 novembre 2016 octobre 2016 août 2016 juin 2016 avril 2016 mars 2016 janvier 2016 décembre 2015 octobre 2015 mai 2015 février 2015 janvier 2015 novembre 2014 septembre 2014 juillet 2014 juin 2014 mai 2014 avril 2014 mars 2014 février 2014 janvier 2014 octobre 2013 septembre 2013 août 2013 mai 2013 avril 2013 février 2013 janvier 2013 décembre 2012 novembre 2012 octobre 2012 septembre 2012 août 2012 juillet 2012 juin 2012 avril 2012 mars 2012 février 2012 janvier 2012 novembre 2011 octobre 2011 septembre 2011 août 2011 juillet 2011 juin 2011 mai 2011 avril 2011 mars 2011 février 2011 janvier 2011 décembre 2010 novembre 2010 octobre 2010 septembre 2010 août 2010 juillet 2010 juin 2010 mai 2010 avril 2010 mars 2010 février 2010 janvier 2010 décembre 2009 novembre 2009 octobre 2009 septembre 2009 juin 2009 mai 2009 avril 2009 mars 2009 février 2009 janvier 2009 décembre 2008 novembre 2008 octobre 2008 septembre 2008 mai 2008 avril 2008 mars 2008 ← articles plus anciens 19 avril 2018 du mythe des chars russes à la célébration de poutine : le grand retournement de l’extrême droite on m’a changé mes fachos ! quand j’ai découvert l’extrême droite, j’étais lycéen, et juste un atome dans la vague générationnelle du gauchisme de masse qui a déferlé tout au long des années 1970. par « découvrir », je n’entends pas apprendre l’existence d’un phénomène dénommé extrême-droite, mais pouvoir l’incarner dans des personnages, des actes, des paroles de la vie quotidienne. j’ai donc, alors, rencontré mes premiers « fachos » sous forme humaine, venus compléter les conceptuels ennemis de papier ou d’image issus des livres, de la télévision ou des récits familiaux. des fachos « en vrai », étranges cousins et héritiers de ceux qui avaient déclenché le départ pour la france, dans les années 1930, de la branche italienne de mes aïeux. mais des fachos bien français, tout neufs, jeunes et pleins de vie derrière leurs mâchoires serrées. sus aux bolchos dans un premier temps, je ne les ai pas, à proprement parler, connus. je les ai plutôt expérimentés. de loin, autant que possible. mes fachos faisaient, comme c’était l’usage, des « descentes » au lycée pour y casser du gaucho. ils ne disaient pas gaucho, d’ailleurs, mais « bolcho », pour bolcheviks. ce qui, à la réflexion, était très flatteur pour les gauchistes du lycée qui, débutants mal dégrossis en politique, se voyaient ainsi propulsés au rang prestigieux d’authentiques révolutionnaires professionnels, ceux dont les livres et brochures des différentes factions léninistes expliquaient qu’ils étaient voués à organiser la classe ouvrière pour préparer sa prise du pouvoir. révolutionnaire professionnel, ça vous pose. mais il ne faut pas trop se moquer, c’est aussi un engagement lourd. certains s’y sont brûlés. et quant aux descentes de fachos, pas de quoi rire non plus. elles ont fait, çà et là, quelques blessés à vie. il convient néanmoins de rappeler, pour l’exactitude, que la violence était présente des deux côtés et que certains fachos ont également eu leur lot de coups de barres de fer. ambiance non pacifiste pour situer l’ambiance, le slogan farouchement scandé dans le camp gaucho lors des face-à-face de rue était : « é-cra-sons, la-vermine-fasciste ! » . pas vraiment pacifiste. personnellement, je n’aurais pas pu tenir une barre de fer. même pas pour une photo. bien que banale, la pratique de la violence politique de gauche restait le fait d’une minorité. la mienne, comme celle de milliers de fantassins du gauchisme, s’est toujours limitée à faire masse, par exemple en participant à moult manifestations interdites et donc plus ou moins dangereuses, mais jamais à engager moi-même une action violente. comme toute participation pacifique à des événements potentiellement violents, faire masse nécessitait quand même une forme de courage physique, mais certes pas de la même espèce que celui des militants casqués qui allaient au-devant de la « baston ». faire partie de cette masse, susceptible d’être prise dans la violence sans la déclencher, amenait à nourrir des sentiments mélangés : d’un côté la honte de n’être pas, par poltronnerie, au nombre des « vrais » héros de la cause ; d’un autre, la conscience encore vague et non théorisée d’une réticence à la violence ouverte et à ses conséquences. plus tard – mais il m’a fallu pour cela m’autoriser à avoir un avis en dehors des bréviaires politiques et loin des rodomontades des têtes brûlées dans le registre du « qu’est-ce qu’on leur a mis ! » – j’ai tenu et je tiens encore la violence, lorsqu’elle ne relève pas de la nécessité défensive, pour un piège qui emprisonne ses acteurs et les transforme insidieusement de l’intérieur en leur faisant prendre les traits de leurs ennemis. violence préventive bien entendu, cette réserve ne s’applique qu’aux contextes démocratiques et n’a plus de justification, hormis certains choix tactiques, dans un environnement de terreur. c’est pourtant une réserve qui tranche avec la position traditionnelle de l’extrême gauche, pour qui le seul fait de se revendiquer d’un courant d’idées d’extrême droite (celle-ci, de plus, étant prise comme un bloc indifférencié dont elle étend à volonté les limites) justifie de s’exposer à la violence préventive des « antifascistes ». l’enthousiasme à la violence, en dehors de toute contrainte réelle, me semble humainement et philosophiquement suspect et sa justification idéologique relever du prétexte. bref, l’antifascisme sans fascisme, non merci. s’il existe des fascistes authentiques, marginaux, ainsi que des gens, plus nombreux, tenté parc ce type de dérive, le fascisme ne règne pas dans notre société, et aucun ku klux klan ou assimilé ne parade sur les grands boulevards. attaquer, à défaut, un meeting électoral du fn ne